Le tandem tout terrain TTT ne laisse jamais indifférent

Le tandem tout terrain TTT ne laisse jamais indifférent. Si à nos débuts nous provoquions curiosité et interrogation ("on ne savait même pas que ça existe !", "comment vous faites dans les virages ?", "ça pèse combien ?", …).

Avec le temps nous avons fini par forcer le respect (ça agace quand on passe dans des franchissements où les solos sont à pied, d'autres n'admettent pas que l'on puisse rouler plus vite qu'eux).

Nous avons fini par être acceptés sur cette drôle de machine et nous faisons désormais parti de la famille du tout terrain à deux roues.

Mais bien trop souvent on nous plaint, on ne comprend pas le plaisir de rouler sur une machine que l'on voit trop souvent arrêter au bord du chemin ou à l'atelier de réparation.

Tout cela, on a du également vous le dire ou vous avez du l'entendre. Peut-être aussi faisons nous partie de ceux qui cassent le plus de matériel !

Aussi pour accroître notre plaisir de rouler en TTT et d'arrêter d'être plaint, nous allons vous proposer une série d'articles intitulés :

FIABILISER VOTRE MONTURE

Premier article - LES CREVAISONS

Plus que dans le vélo solo, la crevaison nous arrêtait avec une fréquence qui a fait de nous des pros de la réparation en rase campagne. Une organisation sans faille, faut dire qu'à deux, les tâches bien réparties, le remplacement d'une chambre à air ne nous prenait pas plus de 3 à 4 minutes.

Dans le meilleur des cas (beau temps terrain sec) ! Dans le pire (pluie, boue, etc…), ça finissait en véritable cataclisme avec un sous gonflage risquant d'entraîner une sur-crevaison à court terme, de copieuses engueulades dans l'équipage et un retour tardif et silencieux à la maison.

On a testé plein de solutions :

. emploi de chambre renforcée, type chambre "verte" HUTCHINSON

. emploi de pneus Tubeless à priori moins fragile

. augmentation de la pression, au détriment du confort et du rendement

mais rien n'y a fait, car plus que le percement du à une épine, c'est le pincement (double trou dite Snakebite ou "morsure de serpent") de la chambre entre le pneu et la jante qui nous arrêtait net au bord du chemin.

Nous avons alors penser rouler en TUBELESS (2 BLISS pour les chicanos). Mais trouverait-on une paire de roues Tubeless suffisamment costaud pour résister aux contraintes infligées par un tandem ?

Le salut est venu de la lecture du magasine américain M.B.A. où dans la rubrique des tests était proposé un produit qui permet de transformer n'importe quelle jante en jante Tubeless ! Ce produit recevait 5 étoiles sur 5 possibles au test !

Aussi nous avons chargés notre dealer favori de nous trouver ce produit.

Cela n'a pas été facile, mais au bout de 3 à 4 mois, il nous a trouver un produit équivalent distribué par MAXXIS : le Flap.

Le Flap se présente sous forme d'un fond de jante caoutchouc profilé en forme de U, et muni d'une valve Presta (ou Scheider à la demande). Posé en fond de jante, il assure l'étanchéité et le maintien du pneu Tubeless sur la roue.

Depuis leur montage, fini les crevaisons par pincements. De plus pour se prémunir totalement des crevaisons, nous avons éliminer les risques de percements par l'utilisation d'un liquide de prévention anti-crevaison.

FINI LES CREVAISONS

La solution des Bretons

Le matériel :

une roue "classique", ici la roue arrière de notre spad (moyeu DT SWISS TD, jante MAVIC D521 40 trous, rayons Ø 2,36 mm. croisés par 3, cassettes 9 vitesses LX SHIMANO 11-32)
un pneu Tubeless, ici un SCHWALBLE Jimmy en 2.1"
un "flap" MAXXIS
un flacon de GEAX liquide de prévention anti-crevaison
du liquide de nettoyage (bio-dégradable !) + un pinceau
une pompe

Phase 1 :

enlever l'ancien fond de jante

monter le flap sur la jante

Phase 2 :

étaler au pinceau le liquide de nettoyage sur la tringle du pneu (des deux côtés), pour faciliter le montage du pneu sur la jante

Phase 3 :

monter un côté du pneu (sans se tromper dans le sens du montage)
bien veiller à ce que la lèvre du flap soit bien en place entre le flanc de la jante et la tringle du pneu
nettoyer la tringle de tout grain de sable ou autre poussière qui pourrait ruiner la bonne étanchéité

Phase 4 :

disperser à l'intérieur du pneu la moitié du flacon de GEAX en le répartissant sur toute la périphérie et sur la largeur du fond du pneu

Phase 5 :

monter l'autre côté du pneu
comme pour le premier côté, veillez à ce que la lèvre du flap soit bien en place et nettoyer la tringle du pneu

Phase 6 :

gonfler le pneu, jante à plat pour que les tringles "collent" bien aux flancs de la jante
monter à la pression maxi recommandée par le fabricant du pneu, vérifier qu'il n'y a pas de fuite (mettre le pneu dans l'eau, s'il y a mauvaise étanchéité, le liquide de nettoyage fera des bulles)
dégonfler puis regonfler à la pression souhaitée :

. entre 2,6 et 2,8 bars pour une bonne accroche et le confort du stockeur (pour un poids roulant de 170 Kgs) sur terrain sec

. + 0,2 bar par tranche de 20 Kgs supplémentaire

. + 0,2 bar si vous rouler en section plus étroite

. + 0,4 bar sur terrain gras (les crampons doivent trouver le bon sol et non pas "rentrer" dans le pneu), voir plus si vous avez une fourche performante

. où comme vous le sentez

. ne jamais dépasser la pression maxi recommandée par le fabricant du pneu

Nota : MAXXIS ne garantit ses flaps que pour des pneus à tringles rigides. Nous avons toujours rouler en tringles souples sans aucun problème d'étanchéité ou de tenue du pneu sur la jante.

Phase 7 :

- faire tourner la roue pour que le liquide anti-crevaison s'étale bien à l'intérieur du pneu (faire 2 Kms suivant préconisation du fabricant).

Plus besoin de vous convaincre des multiples avantages du TUBELESS :

gonflage basse pression :

. meilleure accroche

. augmentation du rendement

. confort accru à l'arrière

plus de crevaison par pincements

Pour finir, un comparatif du poids des deux solutions :

Roue "classique"		Roue Tubeless
Pneu Jimmy Light	516 g.	Pneu Jimmy Tubeless	726 g.
Chambre à air (standard)	140 g.	Flap	115 g.
		GEAX (1/2 flacon)	95 g.
TOTAL	656 g.	TOTAL	936 g.

Le poids de la roue n'entre pas en considération puisque l'on part de la même roue.

280 g. de différentiel en plus pour la solution Tubeless, plus lourd d'accord et en plus sur la partie tournante, mais adieu aux crevaisons. Tu peux alléger ton sac à dos de tes deux chambres à air de remplacement ( 2 x 140 g.) et de ta pompe (140 g.).

Tu vois, au total t'es plus léger, mais qu'est-ce que ça fait sur 170 Kgs !

Fini les crevaisons qui pourrissent tes sorties, tu vas pouvoir rouler sans appréhension, te donner sans retenue et t'éclater sur ton 3T.

Pourquoi le Jimmy :

testé depuis notre retour du Rock d'Azur, le Skinny Jimmy Tubeless en 1.95" nous donne entière satisfaction sur la roue arrière :

. c'est l'un des pneus Tubeless les plus légers du marché (et le plus cher aussi !)

. ces crampons agressifs assurent une excellente traction en terrain gras avec bonne évacuation de la boue collante, et également une bonne accroche latérale (mais c'est moins important sur un pneu arrière)

. c'est un pneu polyvalent, bon sur tout type de terrain, un peu dur à amener sur terrain sec compte tenu de l'agressivité de ses crampons (mais on a deux paires de mollets !)

depuis pour plus de confort pour le stockeur, nous sommes passer en Jimmy Tubeless 2.1", en conservant toujours le même rendement.

Voilà pour le premier article "FIABILISER VOTRE MONTURE"

On a éliminer l'une des causes principales, les articles prochains traiteront de la transmission, de la suspension, etc…

Ne soyez pas trop pressez, on teste tout avant de délivrer nos conseils.

Emile et Frédéric GUEGUEN

Le 1^er mai 2003 à Caudan.